Les villes nous fatiguent et l’humidité nous
diminue. De Bulgarie, nous décidons donc de remonter plein nord en Roumanie et n’en
pouvant plus des tempêtes de neiges qui s’abattent sur Bucarest, nous nous
enfonçons dans les Carpates, près de la frontière moldave, dans « ces
coins de cigognes et de tziganes » comme le dit Bouvier à propos de la
musique des Balkans. À l’esprit, cette introduction remarquable du musée des
arts paysans et populaires de Bucarest : « Nous ne cherchons pas à démontrer
l’ancienneté, la beauté, la force et l’organisation d’une culture
traditionnelle en voie d’extinction. En revanche, le passé nous intéresse dans
la mesure où nous avons un présent et un futur. Nous voulons montrer à l’homme
d’aujourd’hui sa pauvreté par rapport à ses ancêtres. Il doit prendre
conscience de son héritage. »