Tout est plus simple quand Mai-Loan est au volant. Un sourire qui désarme les policiers, une douceur qui décontracte le plus tendu des douaniers. On entre donc facilement en Azerbaidjan.
Il pleut quand nous nous enfonçons sur Baku. La route a rarement été aussi mauvaise et nous sommes surpris. Kubi aussi. Les infrastructures en Iran il y a 5 ans étaient rutilantes ; les routes, des rubans d’asphalte ; l’essence un produit de masse. 38% du PIB azerbaidjanais est généré par les ressources du pétrole et du gaz et le pays a 7 ans de gisements révélés devant lui, 20 ans estimés, pour voir venir. Le pays est riche de pétrodollars et pourtant les routes sont exécrables, épuisantes sous la pluie. On n’est pas à Dubai. Sur la route, la famille Aliev, père et fils nous saluent. Parfois, sur un panneau, la bonne parole. Leurs photos empreintent les artifices des fresques italiennes avec en général des bras démesurés pour saluer et embrasser le pays. Le pays de Joey Star, tel est notre premier sentiment, avec des sourires en or. On dit d’un sourire qu’il est parfois illuminé. Ceux de là-bas sont éclatants ; leur piano doré dans la bouche, ils ont la dentition du rappeur de Seine Saint Denis.