A la question : "qu'as tu voulu montrer par ton image", les enfants de Vanadzor nous ont livré ceci :
« Voici l’endroit où j’habite. Les gens l’appellent un Domic mais pour moi c’est ma maison. Il fait froid et on se chauffe avec du bois qu’on achète avec les 11000 Diram que nous recevons du Gouvernement par mois. Sur la façade on aperçoit le numéro qui nous sert à recevoir le courrier. J’aimerais bien déménager. Je suis né ici mais on a du déménager car le Gouvernement a décidé que nous devions bouger d’emplacement. Parfois je m’amuse à la décorer avec de la craie mais la pluie finit pas tout effacer. »
Goar, 12 ans
« Ma famille vit dans un Domic. J’ai voulu montrer l’endroit où je suis né. J’ai 12 ans et j’ai toujours vécu ici ; depuis le tremblement de terre en fait. J’aime cet endroit car j’y suis né et que tous mes amis sont ici. Ce n’est pas facile de vivre ici : c’est sale, le terrain est très pollué, l’hiver on a très froid mais on a l’eau et l’électricité. Quand je serai grand, j’aimerais bien vivre dans une nouvelle maison. Peut-être irai-je un jour dans une nouvelle maison que le gouvernement nous a promise. »
Aren, 12 ans
« C’est la sale de bain et les toilettes de notre Domic. Plu tard, je ne veux pas quitter cet endroit. Je veux vivre dans cette maison. Je voudrais que tout soit reconstruit, mais nous n’avons pas les moyens. Si je gagne au loto, je voudrais tout reconstruire. Mon rêve, c’est de garder la même maison. »
Hanoosh, 11 ans
« Avant de me coucher, je me réchauffe systématiquement les pieds pour avoir chaud pendant la nuit. Personne ne m’y oblige, pas même ma mère. J’adore ça. En été, je me lave les pieds au minimum 2 fois par jour. »
Aren, 12 ans
« Tous ces gens sont des héros du XXème siècle, morts pour notre pays. Nous devrions tous être redevables pour ce qu’ils ont fait pour le pays et pour nous. Il y a Andranik, Govork Tchaouch, Halobo, Murad, Kerry… J’en connais 9 d’entre eux. Certains sont morts pendant le génocide. Je sais qu’en France il y a une loi qui condamne ceux qui ne veulent pas reconnaître le génocide. J’aimerais maintenant que tous les pays du monde adoptent cette loi. Mais ça ne veut pas dire que si quelqu’un est Turc il est forcément mauvais. Comme partout il y a des gens bien et des gens mauvais. Je connais des gens qui ont fait l’armée avec des Turcs et qui sont aujourd’hui leur ami. C’est la valeur de la personne qui importe, pas sa nationalité. »
Karen, 14 ans
« J’aime cette image car on y voit une représentation du baptême de Jésus. Je voulais aussi montrer les bougies qui flambent car en Arménie, les gens allument des sièges dans les endroits où il fait sombre. Les liens deviennent plus simples et plus faciles. Cela permet aussi d’éclairer la pièce et d’entrer en relation plus facilement avec Dieu. »
Hovik, 15 ans
« C’est ma mère qui fit cuire le pain à l’intérieur de la maison. Le Gouvernement nous donne de la farine gratuite, des lentilles et de l’huile gratuites qu’on vint chercher quand il y en a au centre social. »
Goar, 12 ans
« Il fait si froid dehors que quand je regarde cette photo, j’ai envie de me précipiter à l’intérieur. »
Hanoosh, 11 ans
« Je sais pertinemment que le bortsch n’est pas un plat arménien mais un plat russe. Mais tous les Arméniens adorent et le cuisinent tout le temps. C’est plein de légumes et de vitamines. On en mange toute l’année mais spécialement en hiver. »
Hovik, 15 ans
« Le 7 avril est le jour de la fête des mères. C’est aussi le jour où l’ange Gabriel est venu annoncer à Marie qu’elle attendait Jésus. J’ai pris cette photo pour que vous la montriez plus tard dans d’autres pays. C’est comme un carte de vœux que je voudrais envoyer aux autres enfants du monde. »
Hovik, 15 ans
« Ce ne sont pas mes dessins mais tous représentent les 15 ans d’indépendance de notre pays. Je suis heureux que l’Arménie soit indépendante. Avant, dans les compétitions, notamment sportives, les Arméniens se présentaient avec un drapeau et un hymne qui n’était pas celui de l’Arménie. Ce n’est pas une bonne chose. Je n’étais pas né à l’époque soviétique mais j’ai appris à l’école à avoir une mauvaise opinion de Staline qui a été très mauvais pour les Arméniens. »
Karen, 14 ans
« J’ai dessiné un soldat. Mon rêve serait de faire l’armée. Pas seulement pour mon service militaire, mais en faire mon métier. Pour ça, il faut être bien éduqué. Je dois travailler car c’est difficile. »
Aren, 12 ans
« J’ai pris beaucoup de photos de dessins et de peintres célèbres dans notre école car j’adore dessiner. Plus tard, j’aimerais être artiste peintre ou poète, je n’ai pas encore bien décidé. »
Karen, 14 ans
« C’est mon meilleur ami. Il s’appelle Dygrane. Il habite à côté de chez moi et on est toujours ensemble. »
Aren, 12 ans
« C’est la seule pièce à côté de la cuisine. On y mange et on y dort. Nous vivons à 3 dans cette maison. Mon frère vit avec ma grand-mère. »
Aren, 12 ans
« Je voulais montrer l’intérieur de notre maison. Nous habitons dans un Domic et c’est tout petit. Il fait froid l’hiver et on se chauffe au poêle à bois. J’ai pris ce poste de radio en photo car je préfère écouter de la musique plutôt que de regarder la télévision. C’est plus calme et ça apaise l’esprit. C’est la première fois que j’avais un appareil, un appareil à moi, pas celui de quelqu’un d’autres. La première fois aussi que je pouvais décider entièrement de la photo que je voulais faire sans que quelqu’un me l’impose. Au début, je n’osais pas et puis c’est venu naturellement. »
Haroutioun, 14 ans
« Sur cette photo, papa mange des patates. Il rentre habituellement vers 18h. Il n’a pas de travail. Avant il était barbier et coiffeur. Plus tard, j’aimerais devenir dentiste. Mon nom, Haroutioun veut dire renouveau, résurrection en arménien. »
Haroutioun, 14 ans
« C’est là où j’habite. J’aime cet endroit même s’il est sale. Je suis né ici. Mes deux parents sont sans travail. Je ne sais pas ce qu’ils faisaient avant. »
Hanoosh, 11 ans
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